Les moulins vus par l’association du patrimoine

Les Moulins de Collias,

écrit par Jean-Pierre Jeanmart des amis du patrimoine de Collias

Le moulin Rémézy : situé sur l’Alzon en amont du pont de la RD3 à la sortie du village, alimenté par une retenue de 4 m de hauteur.
lI a été remanié à plusieurs époques. Sa vocation était de moudre du grain, broyer des olives (Il était actif dans les années 1950). La machinerie est toujours en place et en état. Il a été utilisé comme tannerie et aussi pour l’élevage du ver à soie. Il est aujourd’hui habité. Les crues de l’Alzon l’envahissent souvent. Il y avait aussi un second moulin sur la rive opposée (gauche), il a été dévasté par la remontée des eaux du Gardon lors de la crue de 2002. Des vestiges sont visibles sur place. Ce moulin était équipé d’une turbine qui fournissait de l’électricité au moulin opposé.


Le moulin Fage: situé tout près du confluent Alzon/Gardon. La bâtisse est précédée d’un éperon maçonné afin de briser les flots lors des crues. Sa vocation était le broyage des olives pour produire de l’huile. Il était opérationnel jusqu’au début du XXè siècle. La machinerie est toujours en place. Le bâtiment qui lui faisait face sur la même rive, servait d’entrepôt pour ce moulin. Cette annexe deviendra au début du XXè siècle « !’Hôtel du Gardon » qui sera malheureusement détruit après la crue de 2002.


Les Machines : ancien moulin à grain jusqu’à la fin du XIXè siècle. Comme son pendant le moulinas à l’autre extrémité de la digue, il a eu pour fonction le polissage du marbre. A la fin du XIXe siècle, il sera réhabilité en unité de production d’électricité pour le village. Ces nouvelles fonctions glorifieront Collias d’être le premier village (de la région ?) à être doté de l’électricité pour chaque foyer. Au début du XXe siècle, cette activité sera abandonnée et le bâtiment abritera une station de pompage qui approvisionnera le village en eau. Nouvelle initiative qui fera de Collias l’un des premiers à disposer de l’eau à domicile. Depuis, devenu sans fonction, il sera malmené par les crues, particulièrement celle de 2002 qui a dévasté le haut de l’éperon. Toutefois, sa robuste conception lui permet de perdurer. Il semblerait que certaines pierres ayant servi à sa construction ou plutôt à certaines restaurations, proviennent de la démolition de l’ancien rempart de Collias.
De nos jours, suite à un refus des autorités, la restauration souhaitée par son propriétaire n’a pu aboutir. Compte tenu de la violence de certaines crues, cet ouvrage est malheureusement appelé à disparaître.


Le « Moulinas » : situé sur la rive droite du Gardon, face au moulin des Machines avec lequel il est relié par une digue traversant le Gardon. Construit à une date non définie il avait pour vocation le polissage du marbre. On y accédait par une passerelle traversant le Gardon, construite en amont à environ 300m. Il est précédé d’une étrave de plus de 5 m. Son activité a cessé, semble-t-il, au cours du XIXe siècle.

Le moulin de Carrière : situé en aval de Collias rive droite du Gardon près de la limite de Vers. Il est ruiné et son ancienneté est attestée au moins en 1604. En effet, un acte du 29 décembre de cette année-là (1) stipule une réclamation du Sire Pierre de Faret, Seigneur de Saint Privat, au sujet du « moulin Carrière » car le meunier, voulant faire des économies, avait décidé de supprimer une roue… Il est aussi mentionné dans un acte de 1472. Ce moulin était submergé par les limons apportées par les crues et était inconnu des Colliassois. Les tourbillons de la crue de 1958 l’ont dégagé et remis à jour. De grandes meules y sont visibles. Son activité était vraisemblablement le broyage du grain ou des olives. Il semblerait qu’il y avait deux moulins à cet endroit.

(1) Thèse de Mr Roland AUSSET de 1984.

Les moulins de Cadinière : deux moulins complètement ruinés sur les rives opposées du Gardon, l’un et l’autre sur chaque berge. Il n’en reste que quelques vestiges. Celui de la rive droite : canal d’alimentation taillé dans le calcaire, niches pour meules, divers aménagements. Celui de la rive gauche: quelques pierres taillées avec des cupules, un support d’axe. Ces deux moulins doivent avoir pour origine le moyen âge. Ils sont situés à un endroit peu favorable, éloigné du village. Confrontés à la violence des crues, ils ont dû être souvent dévastés et finalement abandonnés. En ce lieu, le lit du Gardon étant large et constitué d’une masse importante de galets, il n’est pas difficile de constituer un barrage. Toutefois, aucune trace d’un tel ouvrage.


Le moulin du Portail : il était situé à l’emplacement de l’école actuelle. Il était en ruine lors de la construction de cette école. Ce moulin était activé par combustion de bois et de charbon. On y broyait du grain.


Moulin des Cyprès : était situé dans le village en bas de la rue des Cyprès dans une maison toujours existante. Il s’agissait d’un moulin « de sang » c’est à dire activé par la force humaine ou animale. On y broyait des olives.


Autres aménagements ayant un rôle économique :
Bassins de dessuintage de Cadinière: Il s’agit d’une structure consistant en trois bassins parallèles taillés dans la roche.
Le 1er (côté rive) : longueur 12,60m – largeur 1m – profondeur 1,4m à son
accès et 25cm sur toute sa longueur.
Le 2è : longueur 13,9m – largeur 1,1m – profondeur 25cm.
Le 3è (côté rivière) : longueur 6,5m + 3,7m – largeur 1,2m – profondeur 25cm.
Ils sont situés sur la rive droite du Gardon, orientation ouest/est. Servaient à dessuinter la laine ou le chanvre (3 semaines d’immersion en eau courante).


Seuil de Collias : construit de longue date, face au village afin d’alimenter les deux moulins : « les Machines » et « le Moulinas ». Il est constitué de pierres maçonnées, hauteur 2,2ml en forme de « V » sur une longueur de 110 ml. L’abandon de l’activité d’origine des moulins au début du XXè siècle n’a plus exigé d’entretien permanent de cet ouvrage. Le Gardon s’est chargé de le malmener en s’infiltrant entre les pierres, favorisant de nombreuses fuites et les nombreuses crues se succédant depuis ont eu le loisir d’ouvrir des brèches importantes accélérant l’évacuation de l’eau retenue en amont. Le plan d’eau s’est progressivement rempli de sédiments et de ce fait, la hauteur d’eau y est peu importante. Sa conception est très judicieuse et a permis une conservation durant plusieurs siècles malgré les crues très violentes. lI permet de retenir l’eau en amont sur plus d’un kilomètre, favorisant la vie de nombreux insectes à travers une végétation aquatique, réserve alimentaire pour les poissons. Ce seuil fait aujourd’hui partie intégrante du paysage colliassois. A noter que cet ouvrage est la propriété de la commune (acquisition selon délibération du 23 février 1886).

Les barrages et retenues :
Sur l’Alzon :

  • le barrage alimentant les deux moulins « Rémézy ». D’une hauteur de 3 mètres, la cascade qui en résulte attire les regard des usagers du pont de la D3.
  • La retenue du moulin « Fage » d’une hauteur modeste de 50cm. Elle permet l’alimentation du moulin. Elle est toujours en place et semble bien résister aux fureurs périodiques de l’Alzon.

Sur le Gardon :

  • La retenue de Carrière : en aval du village, à la limite Collias/Vers PdG. Elle alimentait le moulin du même nom situé sur la rive droite. Le tracé de ce barrage est perceptible bien que sa structure ait disparu depuis longtemps.
  • La retenue des moulins de Cadinière a disparu depuis longtemps.