Avis sur le sujet à Alain Gély, géologue et ancien président de l’Association pour le concept Moulin de la Fée:
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´Je peux dire qu’une rivière sauvage ne s’écoule pas tranquillement. Du fait des embâcles, de la végétation, des arbres bien ancrés, des castors, des ressauts topographiques, causés par des limites géologiques, et de la géologie elle-même, une rivière s’écoule en petites cascades successives, permettant l’oxygénation de l’eau, un maintien de beaucoup d’eau dans les nappes phréatiques, des variations de profondeur, une variété de milieux satisfaisant l’ensemble des êtres vivants dépendant du cours d’eau. Ce que propose désormais l’administration, c’est, ni plus ni moins, des cours d’eau égouts, sans ressauts, bien cadastrés, permettant, entre autres, aux pesticides de la FNSEA de vite rejoindre la mer, sans qu’il leur soit possible de s’accumuler dans les nappes maintenues hautes à l’arrière de chaque chaussée. les poissons étaient avant très abondants dans les rivières avec chaussées et moulins, leur déclin étant la conséquence, d’une part, du manque d’entretien des chaussées (dont la plupart étaient franchissables pour les poissons, souvent grâce à de petits aménagements – aménagements que l’on peut encore perfectionner –, et à une ouverture des vannes hebdomadaire – le dimanche, le jour du Seigneur, jour non travaillé – pour purger les sédiments, opération qui, en même temps, profitait grandement aux poissons migrateurs lors de leur remontée vers les sources), et d’autre part, et surtout, des pesticides des “jardiniers” et des agriculteurs, ainsi que des divers autres polluants générés par notre société de consommation et qui se retrouvent tous dans les rivières.