Le Monde d’après

Collias avait une belle rivière poissonneuse, avec des plages agréables et des gorges sauvages. Après l’arasement du seuil sur 25 mètres qu’en restera-t-il?

Tout d’abord, une baisse du niveau de l’eau de 0,90 m en été, ce qui signifie que le Gardon aura une profondeur de 20 à 40 cm en amont du feu barrage. 

La rive droite des gorges, actuellement sauvage car inaccessible deviendra une aire de jeu, avec comme actuellement en rive gauche une fuite de la faune sauvage, des poubelles, des feux, et des incivilités diverses à surveiller et à verbaliser… 

Cette baisse du niveau de l’eau entraînera un assèchement du captage actuel de l’eau du village. En effet le village se ravitaille en eau à la grotte de Pâques en la puisant dans une nappe peu profonde.  

Les castors qui se sont réfugiés sur la rive droite en amont du seuil seront en grand danger. D’une part 12 des 13 terriers référencés seront exondés (c’est à dire avec une entrée au dessus du niveau de l’eau). Si les castors restants se réfugient dans le seul terrier possible ils disparaitront, dérangés par les promeneurs. Heureusement on leur construit un musée à Collias, donc on pourra les voir en photo et se souvenir qu’ils habitaient là. Rappelons que Collias fait partie de la zone Natura 2000 qui a mission de sauvegarder la biodiversité et la faune sauvage. Bravo!! 

Il faudra attendre une gardonnade puissante pour envisager le scénario suivant: 

Les sédiments stockés en amont du barrage vont descendre et colmater les trous d’eau de la plage des Tinières. Jusqu’à quel point ces sédiments vont descendre? C’est là que nous jouons aux apprentis sorciers. On peut imaginer qu’après ce remplissage de milliers de tonnes de galets, avec la baisse inéluctable du débit du Gardon (comme cela se passe depuis plusieurs années), avec l’absence de cascade provoquée par la chute d’eau du barrage et qui creuse le trou des Tinières, et enfin avec le nettoyage des sédiments et et la possibilité qu’a l’eau de trouver une faille dans cette roche karstique, on peut donc imaginer que le Gardon disparaîtra sous les galets en été. Les Colliassois se trouveront alors séparés à jamais de leur rivière, comme cela ce passe au pont Saint Nicolas l’été. 

L’enfoncement du lit du Gardon dans son canal en roche mère va provoquer une accélération du courant lors des crues et un nettoyage de la ripisylve qui le borde. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans les gorges un peu plus en amont. Il y aura également perte à jamais de la possibilité de production électrique. 

Aidez nous afin que ce cauchemar ne devienne pas réalité!